Le tribunal pour enfants de Châteauroux a rendu sa décision ce mercredi 28 mai, dans l’affaire du meurtre de Matisse, survenu le 27 avril 2024. Le jeune homme jugé coupable des faits, R., âgé aujourd’hui de 16 ans, a été condamné à huit ans de réclusion, avec maintien en détention, assortis d’un suivi socio-judiciaire de 15 ans et d’une injonction de soins. Il a dix jours pour faire appel.
Les faits s’étaient déroulés à Châteauroux, dans des circonstances particulièrement violentes. Matisse, 15 ans, avait été tué de plusieurs coups de couteau. L’accusé, lui aussi âgé de 15 ans au moment des faits, avait été rapidement identifié et placé en détention provisoire.
Durant les trois jours d’audience à huis clos, les expertises ont mis en lumière l’altération du discernement de l’auteur des faits. R. a été décrit comme souffrant de troubles psychotiques, en situation d’isolement affectif, et présentant des désordres cognitifs.
Compte tenu de son âge et de son état de santé mentale, la peine maximale encourue était de 10 ans. Le tribunal a retenu ces éléments pour prononcer une peine inférieure au maximum. Le président du tribunal s’est exprimé publiquement après le verdict. Il a regretté que des mesures de prévention n’aient pas été mises en place plus tôt, alors que R. était déjà impliqué dans au moins deux autres affaires judiciaires.
La mort de Matisse avait provoqué une forte émotion locale, relayée au niveau national. Une marche blanche réunissant environ 8.000 personnes avait eu lieu le 4 mai. Dans les jours qui ont suivi, des loutres, devenues symboles de soutien à la famille, étaient visibles dans les vitrines de la ville et sur les réseaux sociaux.
En raison de la médiatisation de l’affaire, un dispositif de sécurité renforcé a été mis en place tout au long du procès. Des CRS venus de Sancerre ont été mobilisés et des grillages installés autour du Palais de Justice.
Ce procès à huis clos a été marqué par des audiences difficiles pour la famille de Matisse, éprouvée par les circonstances du drame et les détails dévoilés lors des débats. La décision du tribunal met un terme judiciaire à cette affaire, mais le souvenir de Matisse, et l’émotion qu’a suscitée sa disparition, restent très présents à Châteauroux