Un important dispositif de gendarmerie a été déployé ces dernières heures dans le Vierzonnais, dans le Cher, à la suite de l’enlèvement présumé de David Balland, l’un des cofondateurs de la start-up Ledger, leader mondial des portefeuilles sécurisés pour cryptomonnaies.
Une enquête hors normes
Mardi 22 janvier, les habitants de Méreau ont été surpris par la présence massive de gendarmes dans une rue résidentielle où David Balland résidait. Depuis, les opérations se sont intensifiées et élargies à Vierzon, mobilisant des forces de l’ordre sur plusieurs axes stratégiques et dans la sous-préfecture du Cher. Un hélicoptère de la gendarmerie a même survolé la zone.
Dans l’après-midi de mercredi, des gendarmes ont mené une perquisition quai de l’Yèvre, à Vierzon, n’hésitant pas à enfoncer une porte et une fenêtre d’un logement. Cependant, aucune communication officielle n’a été faite sur l’objectif ou les résultats de cette intervention.
Une enquête désormais entre les mains de la Jirs
Céline Visiedo, procureure de la République de Bourges, a annoncé mercredi soir que l’enquête était transférée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, compétente pour traiter les affaires de crime organisé et de délinquance financière complexe. « Au regard de la complexité et de la nature de l’affaire, conformément au code de procédure pénal », a-t-elle précisé au Berry Républicain, sans donner plus de détails.
Une licorne sous les projecteurs
Créée en 2014 à Vierzon, Ledger s’est imposée comme un acteur incontournable dans l’univers des cryptomonnaies, devenant une licorne valorisée à plus d’un milliard de dollars. David Balland, l’un des fondateurs de cette entreprise pionnière, est décrit par ses proches comme un entrepreneur discret mais influent.
L’ombre du crime organisé
Les spéculations autour de cet enlèvement sont nombreuses, surtout dans le contexte d’une affaire similaire survenue fin 2024. Un homme avait alors été enlevé dans l’Ain, avec une demande de rançon liée aux cryptomonnaies, avant d’être retrouvé dans le coffre d’une voiture près du Mans. Ce précédent laisse penser que ce type de criminalité est en hausse, attirée par les enjeux financiers colossaux du secteur.
Pour l’heure, les autorités gardent le silence, tandis que l’affaire suscite une vive agitation sur les réseaux sociaux, notamment dans la communauté des cryptomonnaies. Certaines rumeurs, notamment concernant d’autres cofondateurs de Ledger, ont été démenties, mais la tension reste palpable.
L’enquête, désormais sous la responsabilité de la Jirs, promet de mobiliser d’importants moyens pour éclaircir les circonstances de cet enlèvement, dont les motivations restent encore floues.