Coup de tonnerre à Paris ce lundi matin : Sébastien Lecornu a remis sa démission au président de la République, Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. L’annonce, confirmée par un communiqué de l’Élysée en fin de matinée, met un terme à un mandat éclair de moins d’un mois pour le Premier ministre, nommé le 9 septembre dernier.
Le désormais ex-chef du gouvernement, âgé de 38 ans, aura été confronté à une fronde politique d’une rare intensité. La composition de son gouvernement, dévoilée dimanche soir, a suscité une levée de boucliers aussi bien dans l’opposition que dans une partie de la majorité. Plusieurs figures politiques, de droite comme de gauche, ont dénoncé un « recyclage » d’anciens ministres et de proches du président Macron, jugé incompatible avec la promesse de renouvellement affichée en début de quinquennat.
Face à cette contestation grandissante et aux menaces explicites d’une motion de censure à l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu a préféré jeter l’éponge avant même de prononcer sa déclaration de politique générale, prévue mardi. Selon une source proche de Matignon, « la situation était devenue intenable politiquement ».
À l’Élysée, le président de la République a salué « l’engagement et le sens de l’État » de son Premier ministre, tout en affirmant vouloir « poursuivre sans délai le travail engagé pour le pays ». Aucun nom n’a encore été avancé pour lui succéder, mais plusieurs conseillers évoquent déjà « des consultations en cours » pour former un nouvel exécutif dans les prochains jours.
Avec cette démission, Sébastien Lecornu entre dans l’histoire comme le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Une fin brutale pour celui qui, quelques semaines auparavant, incarnait la volonté d’un « nouveau souffle » à la tête du gouvernement.