Presque un an après avoir trouvé porte close à leur retour de congés, les anciens salariés de la boulangerie-pâtisserie Aux bonnes saveurs d’autrefois à Saint-Amand-Montrond viennent d’obtenir gain de cause devant la justice. Le conseil des prud’hommes de Bourges a condamné leur ancien employeur à leur verser au total 165.229 euros.
Une fermeture vécue comme un choc
C’était le 8 octobre 2024. La vitrine de la boulangerie de l’avenue du Général-de-Gaulle, bien connue des habitants, affichait ce message laconique : « Fermeture définitive ». Pour les cinq salariés, la surprise fut totale. « Nous n’avons rien vu venir, aucun avertissement » , confiait l’un d’eux. Plus aucun salaire versé, aucune indemnité, juste le silence de leurs employeurs.
Dix mois d’attente avant le verdict
Il aura fallu plusieurs renvois et de longs mois de procédure avant que la juridiction prud’homale rende son délibéré cette semaine. Les juges ont reconnu un licenciement sans cause réelle et sérieuse, ouvrant droit à près de 90.000 euros de dommages et intérêts, en plus des salaires impayés, indemnités et congés dus. Les sommes allouées varient fortement selon les parcours : de 6.500 € pour le plus jeune salarié à plus de 70.000 € pour le plus ancien.
La société exploitante avait pourtant multiplié les projets, reprenant la boulangerie saint-amandoise fin 2020, puis ouvrant à Sainte-Sévère (Indre) et Saulzais-le-Potier en 2022. Tous ces commerces ont cessé leur activité simultanément à l’automne dernier.