Les colis ne seront plus remis chez certains buralistes, fleuristes ou marchands de journaux. Mondial Relay, l’un des principaux opérateurs de livraison de colis en France, a décidé de se séparer de près d’un tiers de ses 11 000 points relais. Près de 3 500 partenariats ont ainsi été résiliés, dont plusieurs dans le Berry.
Les commerçants concernés ont souvent appris la nouvelle par courrier recommandé. Selon Mondial Relay, cette réorganisation s’inscrit dans une stratégie nationale visant à développer les « lockers », ces casiers automatiques accessibles 24h/24. L’entreprise affirme que cette solution répond mieux aux attentes de ses clients, notamment en termes de flexibilité et de rapidité.
Mais du côté des commerces de proximité, la décision est loin de faire l’unanimité. Pour nombre d’entre eux, la fin de cette activité de point relais représente non seulement une perte de revenu, mais aussi une baisse de fréquentation. Car si la remise de colis ne génère pas un chiffre d’affaires direct significatif, elle permet d’attirer du passage et de maintenir un lien avec une clientèle locale.
Plusieurs commerçants de l’Indre encore partenaires de Mondial Relay redoutent d’être prochainement concernés. Certains constatent déjà une chute du volume de colis, directement liée à l’installation de casiers dans leur secteur. Une tendance qui pourrait mettre en péril l’équilibre économique de leur boutique, surtout dans des zones rurales ou semi-rurales.
Au-delà des enjeux financiers, ce virage vers l’automatisation interroge sur la place laissée à l’humain dans le commerce de proximité. Les casiers, s’ils sont pratiques, sont aussi critiqués pour leur manque de sécurité : des actes de vandalisme et de vols ont déjà été recensés, notamment à Châteauroux fin 2024.
La transition vers les lockers semble inévitable pour Mondial Relay, qui entend s’aligner sur les standards des concurrents du secteur. Mais sur le terrain, la fracture est palpable, et l’enthousiasme laisse place à l’inquiétude. Pour beaucoup de petits commerçants, c’est une page qui se tourne — non sans amertume.