« Le Factuel » annonce la suspension volontaire de ses comptes sur la plateforme X (anciennement Twitter), citant un climat de désinformation croissant et de précédentes atteintes à la liberté de la presse. La défiance envers le réseau social « X » s’est accentuée à la suite de son acquisition par Elon Musk en 2022. Plusieurs changements majeurs ont contribué à cette perte de crédibilité : une modération des contenus jugée insuffisante, des ajustements algorithmiques accusés de favoriser la désinformation, et une gestion publicitaire controversée.
« Ces évolutions ont contribué à transformer X en un terrain fertile pour la désinformation, souvent au détriment des faits avérés. La mission de
« Le Factuel » est de garantir une information vérifiée et impartiale. Nous ne pouvons plus cautionner une plateforme qui banalise la désinformation et sape les fondements mêmes du journalisme. » affirme Dorian Beller, Directeur de la Publication des médias du Groupe Le Factuel.
Un tournant décisif a été marqué en décembre 2022, lorsque les comptes de plusieurs journalistes américains de renom ont été suspendus sans avertissement préalable. Tous avaient en commun une couverture des décisions du nouveau propriétaire, notamment la suppression du compte @ElonJet. Ce dernier, géré par Jack Sweeney, un étudiant de 19 ans, partageaient légalement les itinéraires du jet privé de Musk à partir des données publiques. En réaction, des voix se sont élevées contre l’usage abusif du pouvoir de modération sur X, comme une tentative de museler la presse.
La démarche de « Le Factuel » s’inscrit dans un mouvement plus large, où les médias et organisations repensent leur présence numérique face à l’évolution rapide des réseaux sociaux. Lorsque le journal britannique The Guardian a décidé de quitter X, ce n’était pas pour servir de modèle, mais pour dénoncer « la toxicité de cette plateforme et de son propriétaire, Elon Musk ». Depuis, de nombreux médias lui ont emboîté le pas, parmi lesquels Ouest-France, Sud Ouest, Quotidien, ou encore des titres internationaux comme l’espagnol La Vanguardia et le suédois Dagens Nyheter. À leur suite, des associations telles que Greenpeace France ont également annoncé leur retrait, comme ce fut le cas vendredi 22 novembre.
Si les médias et associations sont en première ligne de ce mouvement, ils ne sont pas les seuls. Des clubs de football allemands, notamment le Sankt Pauli et le Werder Brême, ont pris la même décision. Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises, dont Disney, Apple, Paramount et Balenciaga, ont choisi de suspendre la diffusion de publicités sur leurs pages, marquant une défiance croissante envers le réseau social.