À l’occasion de la tournée Les Comédies Musicales, nous avons eu le plaisir de rencontrer Cécilia Cara, une artiste au parcours riche et inspirant. Révélée au grand public dans le rôle de Juliette dans la célèbre comédie musicale Roméo et Juliette, elle n’a cessé depuis de briller sur scène comme à l’écran. Entre souvenirs marquants, projets en cours et rêves à venir, elle revient avec nous sur les grandes étapes de sa carrière et partage son regard sur cette nouvelle aventure musicale.
Le Magazine du Berry : Tu as été révélée très jeune avec Roméo et Juliette. À quel moment as-tu su que la comédie musicale serait ton domaine de prédilection ?
En fait, il n’y a pas un moment précis où je me suis dit que la comédie musicale était mon domaine de prédilection. Ça s’est fait assez naturellement parce que j’ai commencé très jeune, toute petite, par de la danse. J’ai fait mes premiers pas sur scène à l’âge de 3 ans. Alors, c’était plus de l’expression corporelle. Je faisais les petits lapins, les petits papillons, tout ça. Ma première passion, c’était la danse. Et puis, assez vite derrière, évidemment, la musique et le chant, plus précisément. À l’âge de 5 ans, déjà, je chantais, je faisais du « yaourt » sur les chansons de Madonna. Et le théâtre, que j’ai commencé à découvrir à l’école et qui me plaisait énormément. Et donc, ces trois disciplines qui m’ont quand même bien accompagnée tout au long de mon enfance, en tout cas jusqu’à l’âge de 14-15 ans, âge auquel j’ai été choisie pour faire Roméo et Juliette. Voilà, c’est surtout ça qui a fait que la comédie musicale est un domaine qui me convient parfaitement, puisque ça réunit mes trois passions et les trois disciplines que j’aime travailler, que j’aime explorer et dans lesquelles je me sens bien. Donc, voilà, ça s’est fait naturellement, je dirais.
Après le succès fulgurant de Roméo et Juliette, comment as-tu géré la transition vers d’autres projets artistiques ?
Ça s’est fait très naturellement dans le sens où, pendant Roméo et Juliette, j’ai commencé à participer à d’autres projets, comme mon duo avec Florent Pagny, la chanson L’air du temps, écrite par Calogero et Lionel Florence. J’étais encore en tournée, c’était en 2002, quand j’enregistrais la chanson avec Florent et quand on a commencé à faire la promo. C’était une superbe expérience, j’ai vraiment beaucoup aimé travailler avec Florent. Et j’ai enchaîné derrière très vite avec mon duo avec Ronan Keating, ex-membre du groupe Boyzone. On a fait cette chanson qui s’appelle I Love It When We Do (en français: Je t’aime plus que tout) . Et qui a très bien fonctionné aussi. En fait, la transition a été plutôt douce dans le sens où je ne me suis pas vraiment rendue compte parce que je ne me suis jamais vraiment arrêtée. Quand la tournée de Roméo et Juliette s’est arrêtée, j’ai enchaîné avec les promos de ces projets-là. Et puis, assez vite derrière, je suis partie à Londres pour travailler sur le film Le fantôme de l’opéra. Un film qui est l’adaptation de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber et qui a été réalisé par Joël Schumacher et dans lequel je doublais la voix de la chanteuse principale Christine Daé. Je l’ai doublée à Londres et en France pour la version française dans les pays francophones et version française dans les pays internationaux. J’ai vraiment eu cette chance de jamais m’arrêter jusqu’à aujourd’hui, en fait, et d’enchaîner avec des projets très divers.
Y a-t-il un rôle ou un projet que tu as refusé et que tu regrettes aujourd’hui ?
Alors, tout au long de mon parcours, il m’est arrivé plusieurs fois de devoir refuser des projets, de jolis projets, que ce soit tournage, pièces de théâtre ou spectacles musicaux, comédies musicales. Ça m’est arrivé plusieurs fois, parce que j’étais déjà engagée sur un autre projet en général.Il a fallu faire des choix. Et en général, je ne regrette pas. J’ai cette philosophie de me dire que si les choses se sont passées comme ça, c’est qu’elles devaient se passer comme ça, je ne reste pas sur des regrets. Et puis en général, quand je suis engagée sur un projet, c’est que j’ai accepté, donc je l’ai choisi. Et donc, j’ai très envie de le faire en général et je m’investis à fond dès que je m’engage dans un projet, quel qu’il soit. Après, il arrive qu’effectivement, j’ai un petit pincement au cœur de me dire, tiens, ce spectacle ou ce rôle-là, j’aurais beaucoup aimé le défendre. Par exemple, actuellement, il y a une comédie musicale qui est en train de se monter, qui s’appelle Le Comte de Montecristo. La version écrite par Yves Descas, le grand auteur-compositeur, qui a beaucoup écrit pour Sardou, notamment. J’ai enregistré il y a au moins 17 ans, en 2006, il me semble, le rôle de Mercedes. Et cette comédie musicale est magnifique. Elle s’est montée aux États-Unis et là, elle s’apprête à se monter en France. Il y a déjà des chansons qui sont disponibles sur Spotify, des versions que j’ai enregistrées il y a 17 ans, d’ailleurs. Et il y a de fortes chances que je ne puisse pas participer au spectacle sur scène. Ça dépendra de la période à laquelle le spectacle se montera, parce que je suis déjà engagée sur d’autres projets. Et donc ça, voilà, je me dis, j’ai enregistré le projet, j’ai entre guillemets créé le personnage d’Yves Descas, en fait, avec lui. Et finalement, je ne vais peut-être pas pouvoir, il y a une petite déception, évidemment. Tout dépendra de la période à laquelle ce spectacle se montera.
Quel est le plus « grand défi » auquel tu as dû faire face après ton premier grand succès ?
Mon plus grand défi après Roméo et Juliette, en fait, le parcours n’est fait que de défis. En tout cas, pour moi, c’est important que dans chacun des projets que j’ai choisis, il y ait un challenge, quel qu’il soit. Le Fantôme de l’Opéra, c’était cette partition classique merveilleuse, mais musicalement et vocalement, c’était extrêmement exigeant. Technique. Et donc, ça m’a obligée à me dépasser pour pouvoir interpréter Christine Daé, par exemple. Quand j’ai fait la comédie musicale Bonnie & Clyde, j’ai été coachée en arts martiaux parce qu’il y avait des combats sur scène. Donc, il y a eu un gros entraînement physique. Ça aussi, c’était un challenge. Quand j’ai participé à la comédie musicale Jules Verne au Théâtre Édouard VII, j’étais derrière une marionnette. J’ai appris à manier une marionnette. J’ai été formée en tant que marionnettiste. Il fallait chanter, danser, jouer et manier une marionnette. Même dans le spectacle des comédies musicales qui est actuellement en tournée, j’essaie de mettre des chansons qui me défient. La chanson Never Enough, par exemple, de The Greatest Showman. J’adore cette chanson, mais c’est une chanson qui, techniquement, est difficile. En fait, je crois que c’est ça qui me plaît et qui me motive, c’est vraiment de me mettre au défi à chaque projet. Pouvoir toujours évoluer, grandir, apprendre. Et c’est ça qui me plaît dans ce métier.
Si tu pouvais parler à la Cécilia de 16 ans qui montait sur scène pour la première fois, que lui dirais-tu ?
Déjà, je la serrerai fort dans mes bras, je lui dirai profite, profite de ce moment, amuse-toi, savoure, c’est merveilleux ce qui se passe pour toi et confiance. Je lui dirai ça même si je pense que j’étais déjà dans cet état d’esprit à l’époque et que je suis montée sur scène en ayant pleinement conscience de ce que je vivais. Et j’ai des souvenirs intacts de ma première fois sur scène dans Roméo et Juliette, ma toute première fois sur scène aussi à l’âge de 11 ans dans le Sud. N’oublie pas pourquoi tu es là et la raison pour laquelle tu es sur scène et l’amour de la musique et l’amour de pouvoir partager avec les gens dans le public. Des émotions et voilà, c’est ça qu’il faut garder intact.
Tu as exploré plusieurs univers artistiques (musique, théâtre, télévision). Lequel t’a le plus challengée ?
Alors oui, c’est vrai que j’ai la chance de pouvoir évoluer dans différents domaines, que ce soit les tournages, télé, pièces de théâtre pure, spectacles musicaux, concerts. Qu’est-ce qui m’a le plus challengée ? Franchement, encore une fois, j’aime me challenger dans tous les domaines, vraiment. Peut-être ce qui m’a le plus challengée, on va dire, peut-être les tournages, parce que c’est quelque chose qui est moins naturel pour moi, le fait d’attendre beaucoup, d’être très efficace tout de suite et surtout que ce soit figé. J’aime bien quand ça vit. J’aime beaucoup le spectacle vivant, j’aime beaucoup la scène pour ça. Et le fait que ce soit figé, je pense que ça me met à l’épreuve parce que je suis très exigeante et que je cherche la perfection, ce qui est idiot puisque ça n’existe pas. Ça peut me mettre à l’épreuve, mais ça m’apprend aussi beaucoup. Donc, j’aime beaucoup tourner aussi et j’aime beaucoup toutes ces disciplines. Vraiment, ça m’apprend énormément.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre ce projet en particulier ?
Alors, ce qui m’a donné envie de rejoindre ce projet, déjà, c’était dans une période un petit peu délicate. C’était la période du Covid. Alexandre Sorin, le producteur, nous a contactés. Il m’a parlé de ce projet, l’idée de réunir plusieurs artistes principaux de comédie musicale pour se retrouver sur scène de façon assez humble. Au départ, on était sur bande instrumentale. Il y avait quelques lumières. C’était histoire de rassembler, de faire chanter les gens. Je croyais qu’il y avait déjà un début de nostalgie de cette époque des comédies musicales. Et puis, il m’a parlé de l’équipe. Évidemment, Damien était là. Donc, voilà, ça m’a aussi motivée parce que j’étais heureuse de le retrouver. Et puis, quand il m’a dit les autres noms de l’équipe, ce ne sont que des gens que j’aime beaucoup. Voilà. En tout cas, j’avais très envie de remonter sur scène. Et je crois qu’on avait tous très envie de ça. Et voilà. Je n’ai pas beaucoup hésité.
Ce concert revisite les grands succès des comédies musicales : comment choisis-tu les chansons qui te tiennent le plus à cœur ?
En fait, c’est vrai que pendant deux heures et demie, trois heures, on revisite tous les plus grands succès des comédies musicales. Il y a entre 50 et 70 chansons, je crois. Elles ne sont pas en entier, mais il y a des medleys, on a des solos, des duos, des trios, des collégiales où on est tous ensemble. Comment on choisit les chansons ? Déjà, on interprète les chansons avec lesquelles on a été découvert. Évidemment, Damien et moi, on va chanter Aimé, par exemple. Et ensuite, on va exprimer les chansons qu’on aimerait bien chanter. Gwendal Marimoutou, c’est notre directeur artistique, un peu chef d’orchestre. Il mène ça de main de maître. Vraiment, il est top. Mais on se concerte tous sur les chansons qu’on a envie de voir dans le spectacle, sur les chansons que chacun a envie de chanter. Et c’est assez fluide. On construit vraiment le choix ensemble. C’est très simple. C’est très bon enfant. On a tous envie de s’amuser. On a tous envie de passer un bon moment sur scène et avec les gens. Et on choisit les chansons en fonction de nos envies, de nos goûts. Là, c’est notre cinquième tournée. Le show a évolué. On retrouve vraiment l’essence de base de ce show qui a plu et qui plaît depuis 2022 maintenant. Même s’il a bien évolué. Au départ, comme je le disais, on a commencé sur bande instrumentale avec quelques lumières. Aujourd’hui, on a des musiciens, on a un vrai décor, c’est un vrai show. En fait, on a même eu des danseurs, on a des guests. Hélène Segarra, Natacha St-Pierre, Chimène Badi nous rejoignent là sur quelques dates de la tournée. On a eu Julie Zenatti aussi. C’est vraiment une très belle aventure artistique et humaine. On choisit vraiment les chansons qui nous plaisent et qui nous font plaisir, on se fait vraiment plaisir sur scène.
Quel titre interprètes-tu avec le plus d’émotion sur scène et pourquoi ?
Alors, il y a plein de chansons que j’interprète dans ce show qui me plaisent et qui me touchent. Il y en a deux particulièrement. Déjà, il y a Stone de Starmania. D’abord parce que j’adore cette chanson et puis que pour moi, c’est très sentimental parce qu’elle me ramène à ma relation très, très forte avec Réjeanne Perry qui jouait Manouris dans le spectacle Roméo-Juliette, qui n’est plus là aujourd’hui mais qui a été vraiment mon amie, ma marraine dans ce métier quand je suis arrivée très, très jeune. Elle m’a coachée vocalement. Pour moi, c’est une des plus belles voix qui existe. Elle a interprété le rôle de Marie-Jeanne justement dans Starmania et elle chantait cette chanson. J’ai eu l’occasion aussi, je crois que c’était pendant la deuxième et troisième tournée des comédies musicales d’interpréter la serveuse Automate. Mais c’est vrai que c’est un moment qui me plaît beaucoup, ce début a cappella. En général, tous les gens du public chantent avec moi et c’est très, très fort pour moi. Et donc, il y a celle-ci déjà. Et ensuite, il y a aussi Never Enough qui est la chanson du film musical The Greatest Showman qui est ce challenge que je me suis fixée. Et je sais que mon petit garçon aime beaucoup cette chanson et quand je l’interprète, je pense très fort à lui. Voilà. Ce sont les deux moments qui sont chargés d’émotions pour moi et qui me plaisent énormément. Évidemment, il y en a plein d’autres et plein de moments partagés que j’adore avec mes camarades. Mais pour parler des chansons très, très émotionnelles, je dirais ces deux-là.
Ce spectacle est un voyage à travers plusieurs générations de comédies musicales. Y a-t-il une œuvre plus récente qui t’aurait donné envie de repartir dans une grande production ?
Alors, c’est vrai que ce spectacle, les comédies musicales, c’est un vrai voyage à travers les générations. On reprend les chansons de comédies musicales françaises, mais aussi de comédies musicales internationales, de Broadway, tout ça. Et une comédie musicale récente, oui, il y en a une que j’aime beaucoup, qui s’appelle « And Juliet », qui est une comédie musicale qui est sortie à Londres et à Broadway et qui, en plus, est symbolique pour moi parce que c’est la suite potentielle de Roméo et Juliette, en fait. C’est si Juliette n’était pas morte, voilà, qu’est-ce qui se serait passé ? Et c’est un spectacle qui est moderne et qui reprend les chansons de ce compositeur très célèbre qui s’appelle Max Martin, qui a écrit pour Britney Spears, Katy Perry, Pink, Taylor Swift. Donc, ce ne sont que des chansons qu’on connaît. Ça s’appelle d’ailleurs une comédie musicale jukebox. Et on reprend d’ailleurs dans notre show des comédies musicales un medley de ce spectacle. Et c’est un moment qu’on adore, on kiffe sur scène, on adore ce moment. Et ça, c’est une comédie musicale qui m’aurait bien, bien plu, j’avoue. En tout cas, dans les comédies musicales récentes et modernes.
Travailler avec d’autres artistes ayant une sensibilité et une expérience différentes doit être enrichissant. Quel échange t’a le plus marquée dans cette aventure ?
Oui, complètement. Évoluer dans ce spectacle, les comédies musicales, c’est extrêmement enrichissant parce que nous sommes des artistes tous très différents, très différents au niveau de notre identité artistique, notre identité vocale, nos caractères, notre énergie. On est vraiment tous très différents et très complémentaires. Et effectivement, c’est très, très enrichissant. Moi, ce qui m’a le plus marqué, c’est la bienveillance. On est tous dans le même état d’esprit. On a tous envie de passer un bon moment. On a tous envie d’être ensemble sur scène. Il y a une vraie énergie porteuse. On se soutient tous les uns les autres s’il y a un souci. Et là, on s’écoute les uns les autres en coulisses. C’est une vraie famille. C’est devenu une vraie famille. Et c’est ça qui me marque le plus dans cette expérience, dans ce projet.
Comment décrirais-tu l’énergie et la connexion entre les artistes et le public durant ce concert ?
Cette question fait suite à la précédente. C’est une énergie extrêmement positive qui circule déjà entre nous, dans l’équipe. Les artistes, les musiciens, la technique, on est vraiment une grande famille. Et cette énergie très pleine d’amour, c’est vraiment ça, je pense qu’elle transpire sur scène. Je pense que notre amitié, notre entente, notre complicité se fait ressentir sur scène et je crois que les gens le ressentent. Et puis, il n’y a pas de quatrième mur, comme il peut y avoir dans les spectacles musicaux auxquels on a participé. Quand on est dans nos personnages et qu’on joue, par exemple, dans les Dix Commandements, dans Roméo et Juliette, dans Le Roi Soleil, on n’a pas d’interaction avec le public. Là, il y a une vraie interaction avec le public. On va dans le public, on parle aux gens. Parfois, même, ils choisissent des chansons qui ne sont pas prévues. Les gens sont debout, chantent avec nous. Il y a un vrai échange. Donc, je dirais que c’est une énergie extrêmement, good vibes, positive et bonne enfance. Souvent, il y a jusqu’à trois générations dans la salle, donc extrêmement familial, je vais dire.
Y a-t-il un moment en coulisses qui résume l’esprit de cette tournée pour toi ?
Il y a plein de moments hors scène qui résument l’esprit de cette tournée. Déjà, le tourbus, puisqu’on voyage en tourbus de ville en ville. On dort dans le tourbus. Donc, il y a un côté colonie de vacances, camping. Il y a une sorte d’intimité, de proximité entre nous qui fait qu’on commence à se connaître bien. Il y a vraiment une énergie familiale. C’est comme si on était entre cousins. Quand on est petit, qu’on est jeune et qu’on se retrouve en vacances avec les cousins. Il y a vraiment cet état d’esprit-là, avec évidemment la conscience professionnelle et le professionnalisme de chacun. Parce que ça fait quand même, ça se compte en dizaines d’années, notre expérience et nos parcours et notre carrière. Mais ça, ça représente vraiment. Cette tournée et puis voilà, on a quelques rituels aussi tous ensemble avant de monter sur scène. On se retrouve tous en coulisses et on fait la tortue, comme on l’appelle. Et c’est là où on fait notre cri de guerre et voilà, on est tous ensemble. On se serre les coudes et c’est vraiment l’esprit de ce spectacle, de cette aventure et de cette tournée.
Si tu devais convaincre quelqu’un qui ne connaît pas les comédies musicales de venir voir le spectacle, que lui dirais-tu ?
Alors, si je devais convaincre quelqu’un qui ne connaît pas la comédie musicale, j’aurais envie de lui dire que je suis certaine que même s’il ne connaît pas bien les comédies musicales ou elle ne connaît pas bien les comédies musicales, je suis certaine qu’il ou elle connaîtra la majorité des chansons et que cette personne aura envie de danser à un moment donné. Et puis que si cette personne ne connaît pas, il faut qu’elle vienne au moins une fois pour se rendre compte de ce que c’est et puis de se faire un avis et puis elle verra à ce moment-là si elle aime ou pas. Et en tout cas, je parie qu’elle passera un bon moment, quoi qu’il arrive avec nous.
En regardant ton parcours, quel est ton plus « grand accomplissement » jusqu’à présent ?
Là, comme ça, je dirais d’être toujours là, de toujours pouvoir être sur scène et pouvoir vivre de mon métier, de ma passion, et ce depuis 25 ans maintenant. Oui, je dirais que ça, je suis vraiment hyper heureuse et hyper reconnaissante de ça. Et puis voilà, de réussir à gérer ma carrière et ma vie aussi privée, ma vie de maman, et de réussir à avoir une vie épanouissante sur tous les fronts. Et ça, je dirais que pour moi, c’est mon meilleur accomplissement.
Quel rêve artistique n’as-tu pas encore réalisé ?
Oh là là, j’ai plein de rêves encore. J’ai plein, plein de rêves. Rêve artistique ? J’ai encore plein de choses à réaliser. Continuer à écrire des chansons, à faire des concerts aussi, continuer à explorer des rôles, des personnages divers, faire des duos, des collaborations avec Sting, par exemple. J’en parle régulièrement. C’est un des artistes que j’adore et avec qui j’adorerais travailler un jour. Peut-être dépasser les frontières. Là, j’ai la chance déjà, grâce à Roméo et Juliette, la comédie musicale, d’avoir pu, comment dire, découvrir le marché asiatique, la Chine et commencer aussi à développer des projets personnels là-bas. Mais peut-être, voilà, j’ai touché aussi la Colombie avec mon album Paris-Bogota qui est sorti en 2017. 2021, donc toucher un peu l’Amérique latine, peut-être les États-Unis. Voilà, j’adore voyager. Donc, si je peux, grâce à ma musique, grâce à ma passion, bouger et traverser les frontières, ça me plairait beaucoup, beaucoup. En tout cas, oui, j’ai encore plein, plein, plein de rêves à réaliser. Ça, c’est sûr.
Te vois-tu un jour de l’autre côté de la scène, en tant que metteuse en scène ou productrice ?
Alors, oui, peut-être, pourquoi pas, un jour, passer de l’autre côté et produire de jeunes artistes ou être metteur en scène ou réalisatrice. Ça peut être quelque chose qui pourrait me plaire. Aujourd’hui, je suis trop dans l’action, sur scène, à me produire moi-même en tant qu’artiste, à être sur les routes, à développer mes projets. Là, je suis beaucoup concentrée là-dessus. Donc, ce ne sera pas pour tout de suite, mais plus tard, peut-être, qui sait.
Quel regard portes-tu sur l’évolution des comédies musicales en France par rapport à l’époque de Roméo et Juliette ?
Je porte un regard plutôt bienveillant sur les comédies musicales en France aujourd’hui parce que je connais, je sais ce que c’est. En tout cas, en tant qu’artiste, je connais la rigueur, le travail que ça demande. Donc, moi, j’ai toujours beaucoup de respect pour les artistes en général, mais les artistes de comédie musicale et la comédie musicale en général. Regard bienveillant parce que le monde de la musique a beaucoup évolué aussi depuis les années 2000. Aujourd’hui, on ne vend plus de disques comme avant. C’est plus du physique, c’est du digital. Le développement est plus compliqué. Il y a plus de monde sur le marché. Donc, je sais à quel point c’est plus compliqué aujourd’hui de développer ce genre de projet. Donc, voilà, je garde un œil très bienveillant parce que je trouve ça très chouette qu’il y ait encore des comédies musicales, de nouveaux spectacles qui se développent, qui se produisent et de voir que même si on n’est pas un public, comment dire, comme Londres ou Broadway, il y a un vrai public de comédie musicale en France. Il y a une vraie place pour ça aujourd’hui et c’est chouette.
Si tu devais composer ta propre comédie musicale, quel en serait le thème ou l’histoire ?
Si je devais composer ma propre comédie musicale, j’aimerais que ce soit une comédie musicale complètement originale, qui ne soit pas adaptée d’une histoire existante. J’aimerais que ce soit une histoire qui fasse du bien, qui fasse rêver, moderne, et qui touche aussi bien les jeunes que les personnes plus mûres. Voilà. Ce serait un thème plutôt universel, mais j’aimerais que ce soit une histoire originale.
Enfin, en une phrase, comment aimerais-tu que le public se souvienne de toi dans quelques années ?
J’aimerais que les gens gardent un beau souvenir de moi ou en tout cas quand ils pensent à moi ou à ce que j’ai pu véhiculer sur scène, que ça leur fasse du bien, que ce soit des souvenirs doux, que ce soit réconfortant, que ça leur fasse du bien, que ça leur fasse plaisir, que ça leur rappelle de bons souvenirs. Et que ça les accompagne encore, quel que soit leur âge, que ça les fasse vibrer, dans le bon sens du terme. J’aimerais que ça procure du bonheur, de la joie, du bonheur et de l’amour.