Ce mercredi 5 février, l’audience tant attendue devant le conseil des prud’hommes de Bourges a été renvoyée à la fin mars, en raison d’un problème de procédure. Un coup dur pour ces huit salariés laissés sans salaire, sans indemnités, ni même de procédure de licenciement depuis la fermeture soudaine de leur entreprise, le 8 octobre dernier.
« Nous sommes victimes, mais on nous appuie encore sur la tête » , confiait, le cœur lourd, l’une des trois salariées présentes à l’audience, selon des propos recueillis par Le Berry Républicain.
La fermeture de la boulangerie, survenue à la surprise générale alors que les employés étaient en congé, a plongé ces travailleurs dans une impasse juridique. L’entreprise, immatriculée en Angleterre, complique les démarches. L’assignation envoyée n’a jamais reçu d’accusé de réception, et une erreur de destinataire dans la citation adressée à la dirigeante a conduit à l’ajournement de l’affaire. Résultat : plusieurs mois supplémentaires d’attente pour des salariés déjà privés de toute ressource.
Me Philippe Mercier, l’avocat des plaignants, a tenté de plaider l’urgence, mais l’absence d’un représentant légal de l’entreprise a empêché toute avancée significative, notamment la demande d’exécution provisoire pour le paiement des salaires.
Contacté après des mois de silence par Le Berry Républicain, Gaëtan Aveline, ex-gérant des boulangeries concernées, affirme « assumer » la situation. « Il y a beaucoup de mensonges qui circulent. La justice fera son travail et, si je dois être condamné, j’assumerai » , déclare-t-il, tout en niant avoir été convoqué pour l’audience. Il justifie la fermeture par des difficultés économiques liées à la crise sanitaire et à la hausse des coûts, mais reconnaît également, de manière troublante, avoir agi par « petite vengeance » envers une partie de son équipe.
Alors que l’audience est désormais fixée au 26 mars, les ex-salariés restent suspendus à l’espoir que la justice tranche enfin en leur faveur. D’ici là, c’est avec la frustration et l’incertitude qu’ils devront composer.