« Le secteur de la Petite Enfance est en danger » : c’est le cri d’alarme lancé par une pétition signée par des parents, des employeurs, des professionnels des crèches et micro-crèches ainsi que des gestionnaires. Leur message est clair : des mesures concrètes doivent être prises pour protéger et valoriser ce secteur crucial.
Parmi elle, une pétition intitulée « Je soutiens ma crèche » , se mobilise pour défendre le secteur de la Petite Enfance. Lancée par Jimmy Dacquin, dirigeant du réseau de micro-crèches Ô P’tit Mômes, cette initiative soutenue par le Collectif Je soutiens ma crèche, la FFEC, et la Fedesap vise à protéger l’ensemble des crèches et micro-crèches privées. Elle a déjà recueilli plus de 3 000 signatures, témoignant de l’urgence de la situation.
Des réformes jugées irréalistes et dangereuses
Les inquiétudes des signataires se concentrent sur des projets de réforme portés par les Administrations sans concertation avec les acteurs de terrain. Parmi les propositions les plus controversées figure l’obligation, d’ici 2026, de remplacer au moins 40 % des professionnels titulaires d’un CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance par des diplômés d’État d’Auxiliaires de Puériculture ou d’Éducateurs de Jeunes Enfants. Problème : le nombre de places de formation actuellement disponible est largement insuffisant pour répondre à cette exigence dans un délai aussi court.
Cette situation met à mal un secteur déjà fragile. Les crèches et micro-crèches, qu’elles soient publiques ou privées, sont déjà confrontées à des exigences croissantes sans les moyens nécessaires pour y faire face. De plus, les professionnels des structures privées restent exclus du bonus attractivité, une inégalité dénoncée par les signataires.
Un impact économique et social alarmant
Les conséquences des projets actuels pourraient être dramatiques. Selon les estimations fournies par la pétition, ce sont :
- 7 000 micro-crèches et leurs 30 000 salariés qui risquent la faillite.
- 120 000 places d’accueil dans les crèches et micro-crèches privées qui pourraient disparaître.
- Des milliers de parents, privés de solutions de garde, risquent de perdre leur emploi faute d’alternatives.
Ces perspectives suscitent une vive inquiétude chez les familles et les professionnels, qui voient dans ces réformes un danger pour l’avenir des enfants et des structures d’accueil.
Des demandes claires pour sauver la Petite Enfance
Face à ces menaces, les signataires appellent à une action urgente et concertée pour engager des réformes justes et réalistes. Parmi leurs revendications :
- Revalorisation salariale pour tous les professionnels, sans distinction entre public et privé.
- Fin de la campagne de dénigrement contre les titulaires de CAP.
- Promotion professionnelle pour les salariés en poste, avec des responsabilités accrues et une meilleure rémunération.
- Ouverture de formations en urgence pour pallier les postes vacants.
- Financements publics adaptés pour couvrir l’augmentation des coûts.
- Des règles de contrôle et d’évaluation équitables et transparentes, basées sur l’intérêt des enfants.